Sainte Marie de l’Incarnation

Rencontrez sainte Marie de l’Incarnation

Marie Guyart de l’Incarnation est née le 28 octobre 1599 dans la ville de Tours, en France. Elle est la fondatrice du Monastère des Ursulines de Québec et de la première école pour filles en Amérique du Nord.

Vers l’âge d’environ 15 ans, bien qu’elle se dise attirée par la vie religieuse, ses parents la croient plutôt destinée au mariage. C’est ainsi qu’à 17 ans, elle épouse Claude Martin, un maître artisan en soieries. En 1619, elle donne naissance au petit Claude et se retrouve veuve quelques mois plus tard.

Marie hérite alors d’une affaire familiale en faillite et se révèle bonne gestionnaire en liquidant toutes les dettes, malgré ses 19 ans. En 1621, elle entre au service de son beau-frère, qui possède une importante entreprise de transport. Elle y démontre à nouveau son talent d’administratrice.

Tout au cours de ces années, elle vit des expériences spirituelles qui la mettent en communication intime avec Dieu Père, Fils et Esprit Saint sans que son entourage s’en aperçoive. Dans sa prière comme dans ses activités quotidiennes, elle perçoit la présence continuelle de Dieu qui la guide et la soutient.

Mais, à travers toutes ses activités, l’appel à la vie religieuse revient sans cesse. Marie entre finalement au monastère des Ursulines de Tours à l’âge de 30 ans, alors que son fils, confié à la tutelle de sa sœur, est admis au collège des Jésuites de Rennes. Elle prend alors le nom de Sœur Marie de l’Incarnation.

Et c’est dans sa prière qu’elle reçoit un jour de la part du Seigneur la mission d’aller au Canada « y faire une maison à Jésus et à Marie. »

 

Une pionnière

Le 1er août 1639, Marie de l’Incarnation débarque enfin à Québec. Elle et ses compagnes, Ursulines et Augustines, sont les toutes premières religieuses cloîtrées à partir pour la Nouvelle- France.

Dès son arrivée, elle se met à l’apprentissage de l’algonquin et participe à l’éducation des jeunes filles et des adultes. Plus tard, elle composera un catéchisme huron, trois catéchismes algonquins, toutes les prières chrétiennes en cette langue, un gros dictionnaire algonquin, un dictionnaire et un catéchisme iroquois.

Comme supérieure, Marie de l’Incarnation inspecte les travaux pendant la construction du monastère sur son site actuel. Celui-ci sera inauguré le 21 novembre 1642, mais, dans la nuit du 30 décembre 1650, il est complètement détruit par un incendie. Pourtant, les ursulines décident de reconstruire le monastère.

Marie de l’Incarnation a une capacité de travail phénoménale. Elle assume plusieurs responsabilités, occupant tour à tour les fonctions de supérieure, d’économe de la communauté, de maîtresse des novices.

Comme les religieuses venues de France appartiennent à des monastères issus de congrégations différentes, n’ayant pas les mêmes règles, Marie de l’Incarnation croit nécessaire de rédiger des constitutions adaptées au pays. Avec l’aide du P. Jérôme Lalement et après l’approbation de toutes les sœurs, les Constitutions et Règlements du Monastère de Québec sont adoptés en 1647.

Marie de l’Incarnation est bientôt considérée au pays comme une sage conseillère. Autant gouverneurs que missionnaires, soldats que coureurs des bois, colons français que chefs autochtones viennent à la grille solliciter son avis.

D’autre part, elle entretient une correspondance assidue avec la France, en particulier avec son fils devenu moine, au moyen de milliers de lettres qui documentent les premières décennies de la Nouvelle-France. Certaines d’entre elles contiennent également de précieux conseils spirituels tout autant que des confidences qui nous font découvrir sa relation intime avec le Seigneur qu’elle appelle « son Époux bien-aimé ».

Centre Marie-de-l’Incarnation

 

Pour en savoir plus, consulter le site: Qui est Marie-de-l’Incarnation?

“Je voudrais faire sortir mon cœur par ma langue, pour dire à mes chers néophytes1 ce qu’il sent de l’amour de Dieu et de Jésus, notre bon Maître…”

1Néophytes = nouveaux baptisés

Anecdote

Une communauté « tricotée serrée »

Marie de l’Incarnation raconte la solidarité des habitants de Québec lors de l’incendie de 1650.

«On s’efforce de sauver les enfants, on en vint à bout, mais non pas sans un évident danger.

(…) Tous vos Pères se jetèrent dans la chapelle, emportèrent le saint Sacrement, et sauvèrent la plupart des meubles de la sacristie. Un de vos Frères pensa être dévoré des flammes. Sortant de cet incendie, je trouvais toutes mes pauvres sœurs presque nues, priant Dieu sur la neige. (…) Ce qui fit dire à quelques personnes fort émues à la vue de cet effroyable spectacle, ou que nous étions folles, ou insensibles, ou remplies d’un grand amour de Dieu.

Les Mères Hospitalières ayant appris nôtre désastre nous invitèrent d’aller demeurer en leur maison. (…) Nous fûmes trois semaines en leur maison, quinze personnes que nous étions, vivant comme elles, en même table et dans les mêmes exercices.

C’est une consolation de voir l’amour et l’affection des habitants. Je ne dis rien de vos Pères, ils nous ont secourues de toute l’étendue de leur pouvoir jusqu’à nous envoyer les étoffes destinées pour leurs habits. La compassion est passée jusqu’aux pauvres ; l’un nous offrait une serviette, l’autre une chemise ; qui, son manteau, qui une poule, qui quelques œufs avec des témoignages de compassion si grande que nos cœurs en étaient attendris. Vous savez la pauvreté du pays, mais la charité y est encore plus grande.»

Lettre CXXXII de Marie de l’Incarnation à un Père de la Compagnie de Jésus, 1er septembre 1651